Quand connaissances ancestrales et savoirs scientifiques dialoguent pour soigner la Terre : diagnostic croisé de la santé territoriale du Rhône.

Publié dans le Geneva Forum Proceedings, Volume 1, 2025 Edition.

Par Adeline Schwab

En automne 2023, l’association Tchendukua a organisé un projet nommé Shikwakala, un diagnostic croisé de santé territoriale des lieux clés du bassin du Rhône, de sa source à son delta, en passant notamment par Genève. Cinq autorités spirituelles kogis (peuple autochtone de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie ayant survécu à la colonisation, dépositaire de 4’000 ans de savoir ancestral) se sont rendues sur ces lieux dans le but d’étudier la santé de ce fleuve avec treize scientifiques suisses et français. Une première mondiale qui consistait à étudier un territoire en faisant se rencontrer connaissances ancestrales et savoirs scientifiques. Au cours de ce projet, plus de quinze lieux ont été analysés le long du Rhône (Morand, 2023). Une douzaine de conférences ont été réalisées et plusieurs maires (dont Alfonso Gomez, ancien Maire de Genève) et ministres ont rencontré la délégation kogi (Morand, 2023). Le but principal de ce projet visait à s’ouvrir à d’autres façons de penser et de vivre afin d’inventer ensemble de nouveaux chemins en renouant notre alliance avec le vivant. Scientifiques et autorités spirituelles kogis ont également oeuvré ensemble à l’élaboration de propositions pour soigner et régénérer le territoire. Cet article énonce les premiers résultats du diagnostic en se focalisant sur des aspects à même de générer une réflexion sur notre rapport anthropocentré au vivant.



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Authorship:

Adeline Schwab, ré-édition revue 2024, extrait d’un support de formation début des années 2000

Corps territorial

Ce dialogue a relevé qu’il existait différentes manières de concevoir un territoire, découlant sur des façons singulières d’entretenir une relation avec celui-ci. Les Kogis ont une approche empathique et sensible du territoire et du vivant (Julien, 2024). Pour eux, un territoire fonctionne comme un corps humain. Des déséquilibres à un endroit auront des répercussions ailleurs : tout est interrelié. Cette analogie entre corps humain et territoire illustre également le fait que les Kogis perçoivent la Terre comme un organisme vivant, une entité toujours considérée comme un sujet avec ses dynamiques visibles et invisibles, et non comme un objet que l’on pourrait exploiter (Laurant et al., 2024). Pour eux, la santé d’un territoire est le reflet de la santé des humains. Lorsque la délégation kogi a étudié le glacier du Rhône à l’occasion du



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