Sciences Citoyennes et Participatives

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Le programme K2W Glideways est une alliance citoyenne qui restaure la connectivité des habitats le long du corridor Kanangra-Boyd → Wyangala, dans le sud-est de l’Australie, dans le cadre de l’initiative Great Eastern Ranges. En mobilisant propriétaires fonciers, écoles et groupes communautaires autour du suivi de la biodiversité et de la restauration d’habitats, le programme montre comment une science participative ancrée localement peut contribuer à des objectifs environnementaux mondiaux.

Les citoyens scientifiques participent à diverses activités : événements BioBlitz, suivi Waterwatch, piégeage photographique, échantillonnage eDNA, analyse de données acoustiques ou visuelles issues de capteurs distants. Ces actions permettent de suivre la présence des espèces, l’utilisation des habitats et les évolutions écologiques. Des plateformes comme NatureMapr et iNaturalist facilitent la collecte et le partage des données, reliant les observations locales à des efforts de conservation plus larges.

Fait essentiel : la science citoyenne opère à la fois sur les terres publiques et privées — un point crucial étant donné qu’une grande proportion des espèces menacées du monde se trouvent sur des propriétés privées, notamment agricoles. Dans de nombreux cas, ces paysages échappent aux programmes de suivi officiels, faute de ressources. En engageant les propriétaires et communautés locales comme acteurs de la collecte de données, le programme comble des lacunes critiques et garantit que les actions de conservation reposent sur une réalité de terrain.

K2W Glideways contribue aux objectifs mondiaux de protection de la biodiversité, de résilience climatique et de partenariats inclusifs — autant de thèmes centraux des Objectifs de Développement Durable (ODD). Soutenu par des institutions de recherche, des agences gouvernementales et des détenteurs de savoirs autochtones, le programme offre un modèle évolutif de science citoyenne pouvant orienter les politiques publiques et s’articuler avec des réseaux internationaux.

Cette présentation invite à discuter de la manière dont des initiatives régionales comme K2W peuvent renforcer l’impact global de la science citoyenne, notamment en permettant aux populations de suivre et de prendre soin des paysages dans lesquels elles vivent et travaillent.

En période d’instabilité, la capacité à motiver et à développer des programmes de formation pour les citoyens est essentielle au renforcement des valeurs démocratiques. C’est précisément la raison qui fragilise les institutions et la société dans son ensemble : le manque de motivation à s’engager auprès du secteur public. La période post-Brexit de l’UE illustre bien le manque de leadership des citoyens et l’émergence d’un pôle de pouvoir qui détermine les politiques et les actions de manière centralisée. Ce qui semble être le symbole de l’union implique en pratique un degré accru de centralisation, compromettant ainsi la participation des citoyens au pouvoir. En conclusion, un nouveau scénario de prise de décision est né de l’interaction et de la validation scientifique, bien que pleinement légitime en raison d’une délégation de fonctions erronée. Parmi les différentes initiatives qui associent les citoyens aux processus décisionnels, l’une d’elles, au sein de l’Union européenne, est particulièrement intéressante : l’initiative citoyenne européenne (ICE). Ce mécanisme de démocratie directe permet aux citoyens de l’UE de participer directement à l’élaboration des politiques européennes. Il permet à un million de citoyens, dont un minimum de ressortissants d’au moins sept États membres, de solliciter directement la Commission européenne pour proposer un acte juridique.
L’ICE contribue à renforcer la responsabilité de l’UE et son influence sur les processus décisionnels fondés sur la recherche. Cependant, elle constitue également un moyen de manipuler l’opinion publique, parfois à des fins populistes. Je suis convaincu que l’ICE offre l’opportunité de développer des campagnes transparentes qui motivent et encouragent les citoyens à participer à la recherche et à la collecte de données, menées par chaque pays et par ses citoyens. C’est également un moyen de renforcer l’engagement des citoyens locaux, notamment pour les initiatives environnementales, d’innovation technique, de conservation des océans, etc., qui exigent des processus politiques pour progresser vers l’innovation.

Chaque nation peut inviter/autoriser non seulement les institutions et les ONG, mais aussi les chercheurs à présenter leurs idées, sans filtre, uniquement à partir de données claires et transparentes, facilement vérifiables par l’IA. L’utilisation de la technologie comme outil de vérification de la fiabilité des informations est essentielle pour ouvrir la voie à davantage de projets sans intervention humaine. Cependant, le principal défi ne réside pas dans l’assurance de la collecte de données, mais dans la motivation des citoyens à les présenter et à s’engager dans un long processus bureaucratique. Faciliter ces mécanismes pourrait être un moyen de renforcer les capacités des nations et de l’UE. Il s’agit donc d’un levier important de transformation.

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Les FabLabs ont depuis longtemps démontré leur potentiel en tant que moteurs de créativité, de fabrication locale et d’apprentissage par la pratique. Au cours des 15 dernières années, le réseau FabLab Factory a évolué : de simples espaces éducatifs de fabrication à Bruxelles et Erpe-Mere, il est devenu un véritable écosystème dédié à l’éducation STEAM, à la fabrication numérique distribuée et à l’innovation rapide. Cette trajectoire — illustrée par des initiatives allant des premiers FabLabs universitaires (2011) aux réponses communautaires d’envergure comme MakersAgainstCorona, qui a produit plus de 40 000 visières et développé des prototypes ouverts de purificateurs d’air (2020–2021) — montre la capacité des makerspaces à mobiliser les citoyens face aux besoins urgents de la société.

S’appuyant sur ces fondations, FabLab Factory étend désormais sa mission vers la science citoyenne appliquée au climat, à l’environnement et à la biodiversité. À travers le développement de plateformes STEAM comme LearnMakeShare (2022), où les projets s’alignent explicitement sur les ODD et les compétences du XXIᵉ siècle, ainsi que des modules de mesure environnementale pour élèves K9–K10 (2023), on observe une demande croissante pour des outils permettant aux jeunes et aux communautés non seulement de créer, mais aussi de mesurer et comprendre leur environnement.

En 2026, cette évolution aboutira au lancement d’un nouveau Citizen-Science FabLab dédié au climat, au suivi environnemental et à la biodiversité, développé en collaboration avec Jan De Nul — l’un des leaders mondiaux du dragage et de l’ingénierie marine. Ce partenariat associe l’expertise éducative et maker de FabLab Factory aux connaissances environnementales et marines de Jan De Nul, permettant ainsi la collecte de données réelles en milieux aquatiques, côtiers et terrestres. Les visuels du projet (page 8) — bouées de mesure de la qualité de l’eau, pièges photographiques pour la faune, vélos équipés de capteurs, prototypes de robotique sous-marine — illustrent le caractère pratique et déployé sur le terrain des futurs outils.

Cette présentation proposera un cadre montrant comment les FabLabs peuvent évoluer en hubs ouverts de science citoyenne capables d’attirer et d’autonomiser des jeunes à haut potentiel (15–25 ans), tout en soutenant une participation communautaire plus large. Les éléments clés incluent :
 Des sessions hebdomadaires ouvertes (14h–22h) où les jeunes développent outils de mesure, capteurs et chaînes de données pour le suivi du climat et de la biodiversité ;
 Un modèle de collaboration avec des partenaires industriels, tels que Jan De Nul, fournissant contextes, jeux de données, terrains d’étude et défis authentiques renforçant la motivation et la pertinence sociétale ;
 L’intégration fabrication + mesure, permettant aux participants de prototyper leurs propres instruments (boîtiers découpés laser, bouées imprimées en 3D, circuits imprimés personnalisés) puis de les déployer sur le terrain ;
 Une mise à l’échelle via des alliances citoyennes permettant aux écoles, collectivités, groupes environnementaux et citoyens de rejoindre des campagnes de suivi partagées.

En fusionnant fabrication, open hardware et science participative, l’initiative Citizen-Science FabLab vise à rendre la recherche environnementale plus accessible, engageante et concrète. Elle transforme les makers de « personnes qui fabriquent des objets » en « personnes qui fabriquent de la connaissance », renforçant la résilience des communautés et contribuant aux efforts globaux en matière d’action climatique, de préservation environnementale et de protection de la biodiversité.

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